Paul Ier

L’Histoire et les Russes se sont empressés d’oublier Paul Ier. Fils illégitime de la grande Catherine II, il fut pourtant tsar de Russie de 1796 jusqu’à sa mort, en 1801. Homme fantasque, marqué sa vie durant par les stigmates d’une enfance douloureuse, il n’accéda au pouvoir qu’au décès de sa mère, après avoir été tenu à l’écart pendant quarante-deux ans.
Prenant systématiquement le contrepied du règne précédent, il réforma le pays et durcit la politique à l’encontre de la noblesse.
Ses mesures, nombreuses et vétilleuses, mécontentèrent à la fois la cour, l’armée et le peuple. À l’extérieur, il se brouilla avec ses alliés, notamment l’Angleterre, en raison de sa marotte qui le fit se proclamer maître de Malte.
Expert dans l’art de se faire des ennemis, Paul Ier fut sordidement assassiné par un groupe d’officiers de son entourage, dans la nuit du 21 mars 1801. Ce tsaricide, dû à l’exaspération de la haute société russe, apparut aussi comme le résultat d’une sourde manœuvre de Londres.
Se fondant sur de multiples sources, Alain Blondy ressuscite le destin shakespearien de ce tsar mal aimé, dont les actes traduisirent autant son désir névrotique de revanche que son génie à tisser sa propre apocalypse.
Professeur des universités, Alain Blondy a enseigné pendant quarante ans au CELSA (Paris IV) ainsi qu’à l’université de Malte.
Considéré comme l’un des meilleurs spécialistes actuels du monde méditerranéen, il est notamment l’auteur de la Nouvelle histoire des idées et du Monde méditerranéen, 15 000 ans d’histoire.